Arthur Martial LECOMTE raconte
(...) Je veux vous dire un mot aussi sur notre grenier dans lequel se trouve
le colombier de mon père. A peine arrivés les Allemands ont exigé que tous les pigeons voyageurs soient tués. On devine avec quelle peine les épouses ont dû tuer tous les pigeons et ceci sous contrôle des occupants. Je me souviens que ma mère ne voulait pas tuer une pigeonne rousse que mon père aimait particulièrement pour sa grande valeur au long concours. Elle avait notamment à son palmarès un premier premier prix sur Bordeaux.
Ma mère l'avait dissimulée dans une malette en toile, sous ses jupons. Elle a failli être jugée et emprisonnée pour cette tentative de désobéissance et notre pigeonne a été étranglée par l'Allemand qui surveillait ce massacre.
Cet épisode de l'occupation a été évoqué bien souvent au cours de conversations entre mes parents et amis, bien longtemps après la guerre.
A cette évocation,on rit mais, au moments des faits, et surtout devant les Allemands, les coeurs se sont bien souvent serrés autant que des points impuissants (...)
La mère d'Arthur Lecomte s'en est tirée à bon compte: le 23 août 1915, l'ouvrier liévinois Paul Buisière était passé par les armes pour avoir caché des pigeons voyageurs. Voir l'affiche ci-dessous.
Sources:
revue Gauheria n° 67- Une famille méricoutoise sous l'occupation 1914-1918
Otto Dix" Selbstbildnis mit Artillerie-Helm" ( autoportrait au casque d'artilleur -1914) huile sur papier
Contributeur : Alain
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