Arthur Martial LECOMTE raconte
(...) Je veux vous dire un mot aussi sur notre grenier dans lequel se trouve
le colombier de mon père. A peine arrivés les Allemands ont exigé que tous les pigeons voyageurs soient tués. On devine avec quelle peine les épouses ont dû tuer tous les pigeons et ceci sous contrôle des occupants. Je me souviens que ma mère ne voulait pas tuer une pigeonne rousse que mon père aimait particulièrement pour sa grande valeur au long concours. Elle avait notamment à son palmarès un premier premier prix sur Bordeaux.
Ma mère l'avait dissimulée dans une malette en toile, sous ses jupons. Elle a failli être jugée et emprisonnée pour cette tentative de désobéissance et notre pigeonne a été étranglée par l'Allemand qui surveillait ce massacre.
Cet épisode de l'occupation a été évoqué bien souvent au cours de conversations entre mes parents et amis, bien longtemps après la guerre.
A cette évocation,on rit mais, au moments des faits, et surtout devant les Allemands, les coeurs se sont bien souvent serrés autant que des points impuissants (...)
La mère d'Arthur Lecomte s'en est tirée à bon compte: le 23 août 1915, l'ouvrier liévinois Paul Buisière était passé par les armes pour avoir caché des pigeons voyageurs. Voir l'affiche ci-dessous.
Sources:
revue Gauheria n° 67- Une famille méricoutoise sous l'occupation 1914-1918
Otto Dix" Selbstbildnis mit Artillerie-Helm" ( autoportrait au casque d'artilleur -1914) huile sur papier
Contributeur : Alain
mercredi 27 octobre 2010
jeudi 21 octobre 2010
Méricourt 62680 la Grande guerre les vivants et les morts
A la mi-octobre 1914, les deux tiers du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est sous la domination de l'armée allemande. Jusqu'en 1918, le régime d'occupation se caractérise par la mise en place d'un véritable pillage économique.
Les officiers et la troupe sont le plus souvent logés chez l'habitant. Au début de la guerre les habitants sont tenus de nourrir l'occupant.
(...) Voici donc les Allemands arrivés dans notre pauvre commune de Méricourt. Ils s'intallent. Des chiffres à la craie sont faits par eux sur les portes de notre maison. On apprendra plus tard que ces chiffres indiquent le nombre de soldats qui logeront chez nous. Toutes les maisons sont ainsi occupées et les protestations sont repoussées sans ménagement.
Les fins d'alerte sont faites par coups de sifflet et, quand on entend les soldats rejoindre leurs chambres, nous remontons des caves pour essayer de nous réchauffer dans la petite chambre que nous ont laissée les 12 Allemands qui se sont emparés des deux pièces du 1er étage et du grenier(...)
Les habitants sont astreints au travail forcé. Les enfants n'échappent pas
à certaines corvées comme la collecte des graines d'églantine, d'orties ou
de boites de conserves au profit de l'occupant !
Bibliographie:
Une fammille méricourtoise sous l'occupation 1914-1918 - Revue GAUHERIA
Contributeur Alain
Les officiers et la troupe sont le plus souvent logés chez l'habitant. Au début de la guerre les habitants sont tenus de nourrir l'occupant.
(...) Voici donc les Allemands arrivés dans notre pauvre commune de Méricourt. Ils s'intallent. Des chiffres à la craie sont faits par eux sur les portes de notre maison. On apprendra plus tard que ces chiffres indiquent le nombre de soldats qui logeront chez nous. Toutes les maisons sont ainsi occupées et les protestations sont repoussées sans ménagement.
Les fins d'alerte sont faites par coups de sifflet et, quand on entend les soldats rejoindre leurs chambres, nous remontons des caves pour essayer de nous réchauffer dans la petite chambre que nous ont laissée les 12 Allemands qui se sont emparés des deux pièces du 1er étage et du grenier(...)
Les habitants sont astreints au travail forcé. Les enfants n'échappent pas
à certaines corvées comme la collecte des graines d'églantine, d'orties ou
de boites de conserves au profit de l'occupant !
Bibliographie:
Une fammille méricourtoise sous l'occupation 1914-1918 - Revue GAUHERIA
Contributeur Alain
dimanche 10 octobre 2010
Méricourt 62680 La BB 12032 Des tonnes de passion
Les BB 12001 à 1248 étaient des machines monophasées (25kV),surnommées fers à repasser ou coupe-jambon. Les BB 12006 à 1248 avaient une masse de 84t.avec une vitesse limite de 120km/h.
La BB 12032 arrive à Lens le 23 janvier 1984. Son activité cesse le 26 décembre 1999. Sa carrière se termine au dépot de Lens à Méricourt.
Le 15 octobre 20004, la ville de Méricourt devient propriétaire de la locomotive. Cet événement est concrétisé par la signature du contrat de cession entre M.Bernard Baude,maire de Méricourt,et Jean-Claude Larrieu directeur régional de la S.N.C.F.
La locomotive rentre alors dans les ateliers du dépot pour y être restaurée
par des cheminots retraités et actifs bénévoles surtout passionnés.
Les travaux de restauration de la BB 12032 se poursuivent inlassablement.
Le sablage de la locomotive s'effectura pendant près de 30 heure en continues
Après plusieurs couches d'anti-rouille la BB12032 est repeinte en vert celtic.
Le vendredi 10 juin 2005, 9 heures 47, installation finale de la BB 12032
au Rond Point des Droits des Enfants. Elle y sera inaugurée le samedi 11 juin dans le cadre des 10 èmes Méderiales de la ville.
Sources: Bulletin Méricourt Notre-Ville juin 2005
dimanche 3 octobre 2010
Méricourt 62680 octobre 1914 l'invasion
En 1919, le nouvel évêque d'ARRAS, monseigneur Eugène JULIEN,demanda à son clergé diocésain de rassembler tous les faits survenus dans chaque paroisse au cours de la première guerre mondiale afin d'enrichir l'histoire.
Ces notes devaient être transmises à l'évêché et présentées oralement lors de conférences ecclésiastiques que monseigneur JULIEN voulaient réactiver.Il
se trouve que la majorité du clergé du Pas-de-Calais satisfit au souhait de son nouveau pasteur et qu'il remit sa copie dans les délais et dans les formes imparties. L'ensemble des contibutions est aujourd'hui conservées aux
Archives diocésaines d'ARRAS.
La Grande Guerre a été l'occasion,pour le clergé diocésain,de vivre des expériences très variées. Certains sont restés dans leurs paroisses et, après les premières journées d'émoi concomitantes à l'invasion,ont assumé quasi normalement leur service paroissial. D'autres ont vu leurs tâches se multiplier,devant desservir deux voire trois paroisses très peuplées. D'autres encore, enrôlés dans l'armée française ont connu le dur métier d'ambulancier. D'autres,enfin, ont été emprisonnés dans un camp en Allemagne.
Certaines paroisses se sont immédiatement trouvées sous le feu de l'artillerie allemande.
La croix divine. Dessin de Julien Jonas. Coll. privée
Conférence de l'abbé Antoine Pierru
Antoine Pierru est né à Boulogne-sur-Mer le 17 janvier 1886. Ordonné prête le 10 juillet 1910,il est nommé vicaire d'Avion avant d'être installé comme curé intérimaire à Bourbers-sur-Canche en 1914. Nommé vicaire à Hénin-Liétard,le 26 juin 1919,il devient curé de Nuncq le 1er août 1929. Il termine sa carrière comme curé de Meurchin où il est nommé le 13 octobre 1938.
(...) Trois septembre 1914; on commence à entendre le canon.Il se rapproche
de plus en plus. Le mercredi 30 septembre arriva le 42ème Régiment de chasseurs à pied. Il vient d'Alsace où il n'a guère souffert. Il cantonne à
Avion et le lendemain il se dirige sur Rouvroy et Izel-lès-Equerchin. Le jeudi,des habitants d'Izel commencent à arriver: les Allemands sont chez eux. Est-ce possible? On les reçoit du mieux que l'on peut et moi même je sers la soupe à une famille. Le soir les soldats commencent à arriver, blessés. Le vendredi,nouveaux évacués; ils viennent de Fresnoy et d'Arleux;
mais c'est bien prés d'Avion et, en effet,le canon approche. Le soir, de nombreux soldats arrivent;quelques-uns sont grièvement bléssés. Je passe ma
nuit avec monsieur le docteur Rozemont, à soigner et à administrer les bléssés: on était débordés, il y en avait partout et il en arrivait toujours et pendant qu'un seul docteur suait à soigner et à panser des centaines de blessés, les médecins majors, parît-il, faisaient ripaille dans un café voisin.C'est ce bruit qui à couru à Avion. J'aime à croire qu'il n'est pas vrai.
Le samedi, je vois arriver le vicaire de Rouvroy. Les Allemands y sont. L'aprés midi je vais à l'infirmerie et monte dans les corons et là je vois entre Méricourt et Avion l'artillerie française qui tire dans la direction de Méricourt.(...)
Le 3 octobre 1914, vers 20 heures, les Allemands s'emparaient de Méricourt.
Sources utilisées:
Revue Gauheria n° 68- Nouveaux documents sur la grande Guerre ( volume 3)
Contributeur : Alain
Ces notes devaient être transmises à l'évêché et présentées oralement lors de conférences ecclésiastiques que monseigneur JULIEN voulaient réactiver.Il
se trouve que la majorité du clergé du Pas-de-Calais satisfit au souhait de son nouveau pasteur et qu'il remit sa copie dans les délais et dans les formes imparties. L'ensemble des contibutions est aujourd'hui conservées aux
Archives diocésaines d'ARRAS.
La Grande Guerre a été l'occasion,pour le clergé diocésain,de vivre des expériences très variées. Certains sont restés dans leurs paroisses et, après les premières journées d'émoi concomitantes à l'invasion,ont assumé quasi normalement leur service paroissial. D'autres ont vu leurs tâches se multiplier,devant desservir deux voire trois paroisses très peuplées. D'autres encore, enrôlés dans l'armée française ont connu le dur métier d'ambulancier. D'autres,enfin, ont été emprisonnés dans un camp en Allemagne.
Certaines paroisses se sont immédiatement trouvées sous le feu de l'artillerie allemande.
Conférence de l'abbé Antoine Pierru
Antoine Pierru est né à Boulogne-sur-Mer le 17 janvier 1886. Ordonné prête le 10 juillet 1910,il est nommé vicaire d'Avion avant d'être installé comme curé intérimaire à Bourbers-sur-Canche en 1914. Nommé vicaire à Hénin-Liétard,le 26 juin 1919,il devient curé de Nuncq le 1er août 1929. Il termine sa carrière comme curé de Meurchin où il est nommé le 13 octobre 1938.
(...) Trois septembre 1914; on commence à entendre le canon.Il se rapproche
de plus en plus. Le mercredi 30 septembre arriva le 42ème Régiment de chasseurs à pied. Il vient d'Alsace où il n'a guère souffert. Il cantonne à
Avion et le lendemain il se dirige sur Rouvroy et Izel-lès-Equerchin. Le jeudi,des habitants d'Izel commencent à arriver: les Allemands sont chez eux. Est-ce possible? On les reçoit du mieux que l'on peut et moi même je sers la soupe à une famille. Le soir les soldats commencent à arriver, blessés. Le vendredi,nouveaux évacués; ils viennent de Fresnoy et d'Arleux;
mais c'est bien prés d'Avion et, en effet,le canon approche. Le soir, de nombreux soldats arrivent;quelques-uns sont grièvement bléssés. Je passe ma
nuit avec monsieur le docteur Rozemont, à soigner et à administrer les bléssés: on était débordés, il y en avait partout et il en arrivait toujours et pendant qu'un seul docteur suait à soigner et à panser des centaines de blessés, les médecins majors, parît-il, faisaient ripaille dans un café voisin.C'est ce bruit qui à couru à Avion. J'aime à croire qu'il n'est pas vrai.
Le samedi, je vois arriver le vicaire de Rouvroy. Les Allemands y sont. L'aprés midi je vais à l'infirmerie et monte dans les corons et là je vois entre Méricourt et Avion l'artillerie française qui tire dans la direction de Méricourt.(...)
Le 3 octobre 1914, vers 20 heures, les Allemands s'emparaient de Méricourt.
Sources utilisées:
Revue Gauheria n° 68- Nouveaux documents sur la grande Guerre ( volume 3)
Contributeur : Alain
Libellés :
1914,
abbé,
avion,
conference,
grande guerre,
octobre
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