mercredi 27 septembre 2017

Méricourt 62680 Louis Mion soldat de 14-18 inhumé à Lorette





Louis Mion a été déclaré « mort pour la France » à l’âge de 22 ans, le 6 octobre 1914 à Annay-sous-Lens. Les ossements de ce combattant ont été découverts un siècle plus tard lors de travaux de terrassement. Hier, le soldat a enfin pu être inhumé dignement à Notre-Dame-de-Lorette en présence de sa famille.

Des ossements, quelques boutons d’uniforme et une plaque d’identité. Voici ce qui a été découvert par des ouvriers lors d’un chantier de terrassement à Annay-sous-Lens, en novembre 2016. Grâce à la plaque, les autorités remontent jusqu’à Louis Mion, un soldat Isérois de 22 ans, appelé au combat en 1914.

«  Cheveux noirs, yeux bleu clair, front large fuyant, nez rectiligne long, visage long plein, bouche petite, menton saillant, taille d’un mètre 73.  » Ce sont les seuls détails dont on dispose sur le jeune homme. Louis Mion n’a laissé derrière lui aucune descendance et personne n’a jamais retrouvé de photo de lui.

Il s’est éteint sur notre territoire le 6 octobre 1914, «  tué à l’ennemi  ».

«  Jusqu’à ce qu’on retrouve ses ossements, il était perdu  », raconte, ému, Denis Mion, un des petits-neveux du soldat.

Jusqu’à ce que la mairie de Saint-Victor-de-Cessieu, dans l’Isère, contacte la famille. Les ossements ont été retrouvés.

«  Ça a été un grand choc, j’ai pleuré, ça m’a rappelé l’Algérie, ce qu’on a vécu pendant la guerre  », poursuit celui qui est aussi président du Souvenir français.

L’émotion a vite gagné l’ensemble des rangs de la famille et vingt-huit membres des Mion se sont réunis hier sur la colline de Notre-Dame-de-Lorette pour rendre hommage à leur ancêtre. Une messe de funérailles s’est d’abord tenue dans la nécropole avant l’hommage militaire de l’après-midi, en présence, notamment, de la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq.

«  Cet hommage des autorités presque les plus hautes de notre pays est rendu à un homme du peuple, un Français qui a été pris pour être tué, comme l’étaient la plupart des soldats de la guerre 14. Ce n’est pas seulement le soldat inconnu qu’on honore, c’est le citoyen ou le Français inconnu  », a souligné Alain Mion lors d’une prise de parole.

«  Aujourd’hui, il a été enterré dignement  », se réjouit Denis Mion. Comme 20 000 autres soldats, Louis Mion a désormais son nom apposé sur une croix blanche et gît en paix au cimetière de Notre-Dame-de-Lorette. «  Aujourd’hui, il vit.  »

Sources La Voix du Nord  

lundi 18 septembre 2017

Et vous que lisez vous en ce moment ?

Voilà pour moi


Si l'horreur des tranchées a été abondamment décrite et analysée, nul historien, avant Béatrix Pau, ne s'était intéressé au sort subi par les dépouilles des poilus après leur mort au front. Le carnage une fois terminé, que faire des centaines de milliers de cadavres enterrés à la va-vite autour des champs de bataille ? D'immenses cimetières militaires sont progressivement mis en place, mais les familles sont souvent rebutées par ces nécropoles anonymes et préfèrent ramener le corps du héros auprès des siens. À condition de pouvoir le retrouver. Alors comment identifier, exhumer et transporter chacune des dépouilles ? Qui se chargera de l'immense tâche de la « démobilisation des morts » ? Le cynisme des « mercantis de la mort » a été brillamment dépeint par Pierre Lemaitre dans Au revoir là-haut, roman couronné du prix Goncourt 2013 ; Béatrix Pau en explique ici le contexte historique. Ballotés de cimetière de fortune en dépôt ferroviaire, les poilus tombés au champ d'honneur ont trop souvent attendu des années avant de trouver le repos ; cet ouvrage bouleversant était nécessaire pour éviter qu'ils ne soient livrés à l'oubli.