Aprés le désastre de la guerre 14/18, Méricourt était une localité détruite à 100%. En Mars 1919 il n'y avait aucun habitant à Méricourt ! La population ne dépasse pas 1662 habitants en 1922.
Devant l'ampleur des dégats, la remise des installations minières fut également très ralentie La reprise de l'extraction sera extrêmement lente, moins de 84000 tonnes en 1922 Cette année marque la reprise de l'exploitation de la fosse 3/15 des mines de Courrières.
La production de la fosse 4/5 des mines de Drocourt redémarrera en 1923.Les premiers émmigrés polonais arrivent à Méricourt. Ils viennent combler les "vides" causés par la Grande Guerre dans les rangs des ouvriers français.
Dans son rapport, du 19 décembre 1924, le Préfet du Pas-de-Calais signale au Ministre de l'Interieur que 107000 polonais sont recensés dans son département.
Photographies prise lors des embauches,avec sur chaque ardoises le nom,le prénom,la date de recrutement et la fosse d'affectation.
photo X
Arrivée d'un convoi d'ouvriers Polonais en gare d'Oignies-Pas-de-Calais
Photo Roger Viollet.
En 1930 la communauté polonaise de Méricourt comptait 5584 personnes réparties dans deux cités minières
Le Maroc pour la fosse 4/5 mines de Drocourt et la cité Pierrard pour le 3/15 des mines de Courrières.
Ils s'installent avec leurs familles, leurs coutumes.
De 1931 au premier semestre 1936,130 à 140000 Polonais sont "invités" à regagner leur pays.Au fond des puits les vexations sont monnaie courante.
Les porions (agents de maitrise)exerce une pression quotidienne sur les travailleurs.L'ambiance délétère aiguise les rancoeurs.
Dans les corons,la peur de l'expulsion est constante.
Le 31 octobre 1931,dans une délibération du Conseil municipal de Méricourt
le Maire expose (...)Que les services de la Mairie et les gardes procédent en se moment au recensement de la population étrangère(...)Les premiers résultats montrent que cette population étrangère est en nette diminution(...)
Aujourd'hui rue Robespierre
En 1935, lorsque la crise fait rage,quand les mesures de protection du"travail national" ne suffisent plus l'Etat procéde à des expulsions collectives - 16334 en 1934.
Le rapatriment des ouvriers mineurs,et de leurs familles, et au frais des
compagnies minières.
Expulsion de familles polonaises à Leforest 1934 - CHM Lewarde
Ainsi se met en place un système de convois collectifs. Les rames ne partent qu'à intervalles de trois semaines environ. Ces rames sont ratachés
aux wagons de lignes régulières.Les houillères limitent le poids des bagages à 30kg par adulte et 20 kg par enfant.
Seule la Compagnie des mines de lens paye le transport des meubles du personnel qu'elle renvoie.
De juin 1936 à mai 1938 les naturalisations deviennent plus fréquents. A cet égard ce ne sont pas les Polonais qui changent d'attitude.C'est le gouvernement.
Si on idéalise aujourd'hui les capacités d'adaptation des Polonais,c'est pour mieux incriminer d'autres communautés.Elle tend aussi affacer des mémoires tous les ratés du processus d'assimilation, qui n'est jamais simple et linéaire mais complexe et chaotique.
Méricourt 62680 rue Robespierre
Sources:
Janine PONTY - Polonais méconnus
Jacques KMIECIAK - Les Polonais du Nord-Pas-de-Calais dans les Années 30
Registre des délibérations Mairie de Méricourt
Contributeur ALAIN