lundi 25 janvier 2010

Méricourt une ville dévastée à reconstruire




Aprés la Grande-Guerre Méricourt est sinistré à 100% tout est à reconstruire . La tâche est énorme :
enlever les décombres , rétablir le réseau routier , réedifier , rebâtir , mettre à profit les possibilités offertes de
moderniser le centre ville .
"... Le Conseil municipal charge M. Goniaux , architecte départemental à Douai de procéder à l'établissement du projet d'aménagement , d'embellissement et d'extension de la commune ..." Il charge
également M. Garçon , agent voyer de Vimy , à procéder à l'établissement du plan général d'alignement et de
nivellement qui fixera la direction, et la largeur et le caractère des voies à créer ou à modifier , déterminera
les emplacements , l'étendue et les dispositions des places (...) Ainsi que les emplacements destinées à des
monuments et services publics ...."
8 mai 1919 - délibération du Conseil municipal

"...Considérant que M. Déprez a donné satisfaction à plusieurs reprises à la commune dans l'accomplissement des travaux de construction dont il a été chargé comme entrepreneur , qu'il posséde un
terrain permettant de faire un dépotoir des décombres ainsi que le materiel nécessaire à l'enlévement , qu'il
s"engage à employer ,sans restriction ,les habitants de la commune capables de coopérer aux travaux de
déblaiement,prie le service compétent d'en hâter la solution en donnant son agrément à la décision du
Conseil municipal ..."
8 mai 1919 - délibération du Conseil municipal

L'on procéde au : "...tracé d'une nouvelle voie partant du pont de la route de Lens et aboutissant à la place
en vue du transport et du dépôt des décombres inutilisables ..." ( 22 février 1920 )
Au grand mécontentement de la population des difficultés de toutes sortes surgissent . Le Conseil municipal
(...) proteste contre la lenteur de l'administration chargée du déblaiement , les travaux devant être achevés
depuis longtemps ...cause un préjudice considérable à la commune, aux particuliers ne pouvant reconstruire
par suite de suspension des travaux  - ( 9aoùt1921)
Avec la réintégration de la population on voit s'élever des logements misérables , décrits dans un couplet de
l'époque :

                          " Pi in raccomot' chés mézons
                            avec des tôles , du papier goudron
                             in met du bos qu'in rapporte
                             in bouche chés portes
                             el verr' yé cassé tout partout
                             in bouche chés f'nêtes s'lon sin goùt
                             in y met des viux morciaux d'toile
                             dés fos du pilou ou du voil'
                              quand in a point d' papier huilé
                              in est surtout mal arnéqué ....

Méricourt une ville dévastée après







Aprés la Grande Guerre de nombreuses cartes postales présentent Méricourt comme une ville en ruine , une ville rayée de la carte .
L'Etat déclare Méricourt sinistrée à 100% .Les services de la reconstucion avaient entériné cette appréciation . Méricourt fut classé en zone rouge ( A.D du P.d.C série M 2419 ) . En mars 1919 , il n'y avait aucun habitant à Méricourt . Pour acceuillir les évacués il fallait déblayer les ruines , et reconstruire le
village , rétablir des conditions d'hygiéne acceptable ( les 19 puits d'eau étaient contaminés) , rétablir les réseaux des voies de communication .
Le 10 juillet 1919 ,à Méricourt , création de la coopérative de reconstruction ( A.D du P.d.C série C 249)
Cette coopérative était administrée par :
Honoré Chopin - Louis Macquart - Augustin Pamart - Arthur Joly - Joseph et Charles Dépret - l' abbé Wautiez .
Le conseil d'administration se trouva rapidement confronté à de nombreux problémes !
Fallait-il reconstruire Méricourt tel qu'il se présentait avant 1914 ?
Devait-on , au contraire , profiter des destructions pour améliorer un habitat inconfortable ? Remodeler un
tissu urbain saccagé par l'exploitation minière ?
Le gouvernement ,en matière d'urbanisme , n'imposa aucune dirictive : il laissa faire .
Localement , la coopérative et la municipalité s'éfforcèrent de parer au plus urgent . Les soucis d'esthétique
et d'urbanisme n'ont guère animé leur action .
Un autre probléme était celui de la définition des priorités : que reconstruire d'abord ? Les maisons individuelles , pour acceuillir les habitants ? Les fermes pour permettre le ravitaillement de la population ?
A Méricourt , la reconstrucion des bâtiments communaux et agricoles posa peu de problémes . ll n'en alla pas de même pour les maisons individuelles . Cette reconstruction fut ralentit par le manque de moyens et l'incapacité des responsables .
Les méricourtois logeaient dans les décombres ( A.D du P.de C. G 55 Le Pas de Calais Libéré 1919 )
Le gouvernement décida de loger les populations sinistrées dans des maisons provisoires.Une multitude de
modèles fleurirent :
Missen-Adrian-Vincennes- Biarritz . Ces maisons , très légères,construites avec une charpente de bois coiffées d'un toit de toile bitumée ou de tôles. Ainsi la maison Poulard de Paris ventait ces maisons en bois
démontables. Cette publicité cachait de nombreuses déficiences dont beaucoup de méricourtois eurent à se plaindre ( à suivre) .

vendredi 22 janvier 2010

La mine en 1930 le travail à bowette un enfer




A la dureté d'une exploitation inhumaine s'ajoutent , dès 1930 , les méfaits de la crise économique .
Chaque semaine l'ouvrier mineur chôme une ou deux journées. Les familles polonaises sont expulsées .
Les compagnies minières ont instauré la rationalisation du travail .
Le 25 décembre 1931 ," L'Enchainé " publie un article intitulé "L'Enfer des mines". L'auteur y traite du percement des galeries appelées bowette :
"...Le percement de la roche pour rechercher la couche de houille et le travail le plus dur et le plus mortel des mines capitalistes . A 40 ans, le mineur est atteint d'emphysème pulmonaire .
Imaginez une entrée d'une grotte dans la pierre dure , entrée mesurant 2m50 de haut sur 3m de largeur ; on doit pousser cette galerie à des distances allant parfois jusqu'à 1000 mètres .
L'équipe se compose de quatre hommes qui , tour à tour , percent des trous de 1 à 2 m. de profondeur , au moyen de barres à mines en acier , actionnées elles mêmes par un marteau perforateur pesant 15 kilos .
La chaleur est étouffante ; il n'y a parfois aucun aéage , sauf l'air comprimé qui s'échappe des marteaux
perforateurs . Les hommes ont le torse nu , l'outil posé sur l'épaule . Avec son poids de 15 kil. , sa force
d'air comprimé et sa force de recul , le marteau perforateur occassionne une souffrance horrible et ce travail
dure parfois 6 heures consécutives ! L'homme est là , les les membres rompus , et les épaules saignantes ; il
trime en attendant le passage du garde-chiourme , qui marquera le temps qu'on peut mettre "pour une perforation normale" et totalisera le tout pour le rendement journalier , sans considération de la fatigue , de
l'éreintement du mineur .
La perforation dégage des poussières qui entrent dans les poumons (...) Alternativement , on perfore , on charge les mines , on les faits explosaient . On charge les rochers arrachés dans les chariots et en avant "Ahu"! On reperfore , on recharhe , on refait exploser dans une atmosphère d'enfer (...) "

Bibliographie :
journal L'Enchainé 23 décembre 1931