dimanche 3 octobre 2010

Méricourt 62680 octobre 1914 l'invasion

En 1919, le nouvel évêque d'ARRAS, monseigneur Eugène JULIEN,demanda à son clergé diocésain de rassembler tous les faits survenus dans chaque paroisse au cours de la première guerre mondiale afin d'enrichir l'histoire.
Ces notes devaient être transmises à l'évêché et présentées oralement lors de conférences ecclésiastiques que monseigneur JULIEN voulaient réactiver.Il
se trouve que la majorité du clergé du Pas-de-Calais satisfit au souhait de son nouveau pasteur et qu'il remit sa copie dans les délais et dans les formes imparties. L'ensemble des contibutions est aujourd'hui conservées aux
Archives diocésaines d'ARRAS.
La Grande Guerre a été l'occasion,pour le clergé diocésain,de vivre des expériences très variées. Certains sont restés dans leurs paroisses et, après les premières journées d'émoi concomitantes à l'invasion,ont assumé quasi normalement leur service paroissial. D'autres ont vu leurs tâches se multiplier,devant desservir deux voire trois paroisses très peuplées. D'autres encore, enrôlés dans l'armée française ont connu le dur métier d'ambulancier. D'autres,enfin, ont été emprisonnés dans un camp en Allemagne.
Certaines paroisses se sont immédiatement trouvées sous le feu de l'artillerie allemande.


 La croix divine. Dessin de Julien  Jonas. Coll. privée

                                 Conférence  de l'abbé  Antoine Pierru

Antoine Pierru est né à Boulogne-sur-Mer le 17 janvier 1886. Ordonné prête le 10 juillet 1910,il est nommé vicaire d'Avion avant d'être installé comme curé intérimaire à Bourbers-sur-Canche en 1914. Nommé vicaire à Hénin-Liétard,le 26 juin 1919,il devient curé de Nuncq le 1er août 1929. Il termine sa carrière comme curé de Meurchin où il est nommé le 13 octobre 1938.




(...) Trois septembre 1914; on commence à entendre le canon.Il se rapproche
de plus en plus. Le mercredi 30 septembre arriva le 42ème Régiment de chasseurs à pied. Il vient d'Alsace où il n'a guère souffert. Il cantonne à
Avion et le lendemain il se dirige sur Rouvroy et Izel-lès-Equerchin. Le jeudi,des habitants d'Izel commencent à arriver: les Allemands sont chez eux. Est-ce possible? On les reçoit du mieux que l'on peut et moi même je sers la soupe à une famille. Le soir les soldats commencent à arriver, blessés. Le vendredi,nouveaux évacués; ils viennent de Fresnoy et d'Arleux;
mais c'est bien prés d'Avion et, en effet,le canon approche. Le soir, de nombreux soldats arrivent;quelques-uns sont grièvement bléssés. Je passe ma
nuit avec monsieur le docteur Rozemont, à soigner et à administrer les bléssés: on était débordés, il y en avait partout et il en arrivait toujours et pendant qu'un seul docteur suait à soigner et à panser des centaines de blessés, les médecins majors, parît-il, faisaient ripaille dans un café voisin.C'est ce bruit qui à couru à Avion. J'aime à croire qu'il n'est pas vrai.
Le samedi, je vois arriver le vicaire de Rouvroy. Les Allemands y sont. L'aprés midi je vais à l'infirmerie et monte dans les corons et là je vois entre Méricourt et Avion l'artillerie française qui tire dans la direction de Méricourt.(...)

Le 3 octobre 1914, vers 20 heures, les Allemands s'emparaient de Méricourt.

Sources utilisées:

Revue Gauheria n° 68- Nouveaux documents sur la grande Guerre ( volume 3)
Contributeur : Alain


3 commentaires:

  1. C'était une belle initiative, car autant d'hommes, autant d'expériences. Autant de témoignages et de leçons pour les autres.

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  2. Et oui pour chaque homme une histoire, son histoire !
    Et malheureusement à cette période, des histoires pas faciles !

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  3. Clin d'oeil pour tes frites de potimarron ;) Ben non, c'est du cheddar... Mais les pâtes elles, sont au potiron (et à la carotte).

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