Un rapport en date du 6 juillet 1942, transmis au Sous-Préfet de Béthune,signale l'arrivée à LENS d'un convoi de prisonniers russes-ukrainiens.
(...) le train de prisonniers russes-ukrainiens 1426 est arrivé à LENS le 2 juillet à 19h 29. Laissé à
la rampe sur le territoire de la commune d'AVION, une locomotive de la société des Mines de Lens est venue l'y chercher et l'a conduit à proximité du camp édifié à l'intention de ces prisonniers, derrière le stade Bollaert, aupès de la fosse 9.
Ces prisonniers ont été reçus par des représentants de la dite société qui leur ont fait servir un repas froid et un materiel de couchage.
Aprés une une nuit de repos, il a été procédé au dénombrement, à l'identification, et à l'immatriculation de ces étrangers à qui l'on a procuré des soins de propeté, du linge de corps, des
vêtements de travail, un couvert complet, et fait passer la visite médicale.
Ces opérations ont révélé que le convoi était composé de 367 Ukrainiens agés de 13 à 20 ans,
tous en assez bonne santé et presque en age d'entrer au service des Mines de Lens.
Huit seulement n'auraient pas encore atteint l'age de 14ans .
Le lendemain, 4 juillet, tous les autres se sont rendus par groupes, sous la surveillance de volontaires belges, dans les fosses qui leur avaient été assignées la veille.
Leur sortie du camp a éveillé la curiosité des habitants de la Cité du 9 n'a pas provoqué d'incident.
Il en a été de même dans les fosses et tout porte à croire que l'arrivée de ces étrangers dans le secteur ne causera aucune perturbation ou désordre sur la voie publique.
D'ailleurs, en dehors des heures de travail ces étrangers restent au camp où des sentilles les
empéchent de sortir.
Ce camp est clos d'un grillage de 2m50 de haut surplombé de trois fils de fer barbelés. Le camp se
compose de 5 bâtiments principaux ou baraquement en planches, dont un est destinés au services interieur ( bureau du directeur - cabinet médical - salles de polices etc...) trois autres baraquements servent de dortoir et le cinquième de cuisine et réfectoire.
Il s'y trouve également un lavabo pour 60 personnes des bains douches, le tout sommairement
mais sainement agencé, comme il sied.
A l'heure actuelle on construit des canalisations pour l'écoulement des eaux sales et on se préocupe du d'incendie.
Chaque dortoir comprend 10 grandes chambres bien aérées et 4 petites . Dans chacune des premières 8 lits de camp à 2 étages on peut loger 16 personnes et dans les autres 8, de sorte que
ce camp est aménagé pour recevoir 500 personnes.
A signaler qu'un autre convoi de 123 Ukrainiens est arrivé hier soir à SALLAUMINES.
Ceux qui en faisait partie ont été conduit dans un camp aménagé par la Société des Mines de Courrières sur le territoire de la commune de MERICOURT (...)
Ce rapport est signé par le Commissaire Spécial de LENS
En novembre 1942 plus de 1000 prisonniers de guerre russes sont internés au camp de Méricourt.
Ils font partis d'un contingent de prisonniers répartis de la façon suivante :
Mines de Courriéres ... 1000 - Mines de Bruay...1000 - Mines de Marles...1000
Mines de Béthune...600 - Mines de Noeux...600 - Mines d'Aniche et d'Anzin...1200
sources AD du PAS-de-Calais série Z
Il serait intéressant de savoir ce qu'ils sont devenus après la guerre...
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