mardi 16 mars 2010

Catastrophe du 10 mars et grève de 1906


Pendant la grève de 1906 Basly manoeuvre il veut conserver l'initiative ! Il s'éfforce de récupérer le mouvement. Il lance des appels au calme.
Il met en garde:"Rappelez vous, dit-il aux mineurs, que si CLEMENCEAU est venu affimer votre
droit de grève, il vous a dit qu'il ne tolérait aucune entrave à la liberté du travail et aucune atteinte
à la propriété ".
Et de brandir la menace de l'occupation armée. C'est d'ailleurs ce qui va arriver. De violentes manifestations
se déroulent dans le Bassin houiller. Les plus importantes éclatent à LIEVIN où de graves affrontements avec la gendarmerie et l'armée se produisent.
Le 20 mars, le Jeune Syndicat organise une manifestation. Broutchoux, et conscient des difficultés que rencontre son vieil adversaire,Basly, lance un mot d'ordre d'union des deux syndicats. A la tête de 3000 manifestants Broutchoux se dirige vers la mairie de LensBasly a réuni ses militants. Arrivés à la mairie, une échauffourée se produit.
Les gendarmes se saisissent de Broutchoux et l'emmènent à la prison de Béthune .
L'arrestation de Broutchoux, loin de d'atténuer l'action, la renforce et son caractère insurrectionnel se décuple. C'est ainsi que le 17 avril les grévistes montent à l'assaut de la maison du directeur de Cie des Mines de Lens. "C'est bien ! On nettoie l'argenterie !"
Alors que la misère s'intalle dans les foyers la grève prend un caracrère insurrectionnel. A Lievin les manifestants, femmes en tête attaquent la gendarmerie afin de libérer les grévistes arrêtés.
A Lens un lieutenant est tué par une pierre. L'indignation est d'autant plus grande que l'on apprend que la Cie de Marles a donné satisfaction aux revandications salariales en accordant un salaire journalier de 7,21 f
Il est donc possible de satisfaire la revendication des 7;18 f présentée dès le début de la grève par le Vieux Syndicat.
Clémenceau fait affluer la troupe. En cinq jours, 70 trains militaires, 21000 hommes, 3200 chevaux sont déversés sur le Bassin minier.
La force armée est venue à bout des mineurs. Le Vieux Syndicat peut reprendre l'initiative. Des négotiations s'engagent au niveau de chaque compagnie minière. Le 7 mai 1906 la grève est terminée.

Peut -on dire que les mineurs ont étés vaincus ?
Non, car cette grève leur a permis de prendre conscience de leur force, face à la rapacités des actionnaires.

Vous avez dit actionnaires ?

Bibliographie:

Léandre Létoquart RACONTE

Documentation personnelle

jeudi 11 mars 2010

Catastrophe du 10 mars 1906 le point de vue des sauveteurs allemands

Ce n'est qu'en 1928 que  Wielhem Haase-Lampe, spécialiste allemand des questions de sécurité minière,
fit paraître ses conclusions sur la catastrophe du 10 mars 1906 dans son Manuel de sauvetage dans les fosses minières. Sauvetage par appareil à oxygène et masque à gaz, paru à Lubeck chez l'éditeur
H.G. Rahtgens.
Selon le conseiller minier Knochenhauer, il s'agissait d'une explosion qui s'était étendue à tout le sud de la campagne, sur une longueur d'environ 5 km et une largeur de 1,5 km. Sur les 1800 mineurs descendus ce jour-là , 600 avaient pu être sauvés dans le courant de la journée 1139 hommes étaient morts ou toujoures en vie dans la fosse.
Les terribles destructions de l'installation ont largement handicapé les opérations de sauvetage. Jusqu'au soir
du 12 mars 1906, ont pu être dégagés :
 du puits 2,   32 corps ;
 du puits 4    39 corps ;
  du puits 10 , 19 corps .
             soit   90 corps .
Ensuite, aucune progression ne fut possible sans protection contre les gaz. Toutes les tentatives échouèrent,
malgré l'inversion de la circulation de l'air et les scellages du puits 3 . La fumée augmenta les premiers jours.
On avait l'impression que les gaz de combustion du puits 2 provenaient de l'ancien foyer d'incendie
du puits 3. On constata seulement plus tard que, suite à l'explosion, un deuxième incendie s'était déclaré dans la veine Joséphine du puits 2. Cet incendie posa les plus gros problèmes pour la progression des opérations
de sauvetage. A ce moment-là, les équipes de secours allemandes ont apporté leur aide, et durant les trois
jours suivants ( 13, 14 et 15 mars 1906 ), équipées d'appareils respiratoires de type Meyer et Drager,elles
ont dégagé 100 cadavres et découvert le foyer d'incendie du puits 3 qu'elles ont éteint par l'installation d'un
tuyau d'arrosage.
L'extinction de l'incendie a permis la reprise des opérations de déblaiement dans le puits 4 et de dégagement des cadavres au fur et à mesure des opérations de déblaiement .
Au cours de ces opérations, il fallait tenir compte du fait que les conditions sanitaires dans les mines françaises étaient tout à fait insuffisantes.
Il n'y avait pas de désinfection de la mine. Ce point fut constaté par le professeur Bruns. Il trouva même des
mouches sur les cadavres. Aussi les cadavres furent-ils,dès qu'on put les rapprocher, recouverts de lait de chaux et aussitôt éloignés.
Des mineurs français avaient été, dés l'arrivée des sauveteurs, immédiatement formés à l'utilisation des appareils respiratoires du sytème Giersberg, type  Shamrock, de la société  Sauerstoffgesellchaft  de Berlin.
Le 3O mars, treize mineurs vivants sont remontés au jour, et un autre le 4 avril. Le 5 avril, un cheval vivant fut retrouvé dans écurie souterraine .
L'apparition de ses rescapés provoqua une vive émotion dans l'opinion. L'administration des mines et les autorités françaises avaient  présumé qu'il ne pouvait y avoir de survivants dans les galeries.


Que 14 hommes et un cheval aient pu encore être sauvés devait être considéré comme un miracle !

mardi 9 mars 2010

La catastrophe du 10 Mars 1906 - il est 6h35....





Il faut du courage pour ne pas oublier. Et parfois il nous a fallu un sursaut d'énergie pour ne pas
abandonner sur notre chemin les souvenirs multiples du passé. Mais nous n'avons pas failli et
nous voici installés dans se nouveau siècle, sans complexe et avec tous nos bagages. Alors, la
tâche de portefaix de l'Histoire accomplie, ne nous laissons pas notre héritage. Cette terrible
catastrophe a eu lieu ici , MERICOURT en était l'épicentre. Il va de la géographie comme de
l'histoire; on ne les réécrit pas au gré des fantaisies et des humeurs du monent. C'est notre terre qui a tremblé sous le coup fatal de cette apocalypse industrielle.
C'est notre terre de MERICOURT qui se souvient, en ce 10 mars . Il étaient 404 de Méricourt,
304 de Sallaumines, 114 de Billy -Montigny, 102 de Noyelles ...Les propriétaires des concessions
minières capitalistes du xxe siècle naissant possédaient les matières premières et l'outil de
production. Ils se voulaient aussi propriètaires des travailleurs et de leurs familles.
Mais c'était ici. Et nous en gardons les stigmates, c'était le 10 mars 1906. Ecrivons le nom de cette
tragédie comme il se doit: LA CATASTROPHE DU 10 MARS 1906 .

Les larmes des galibots, supplément du magazine d'informations municipale . Mars 2006 .


UNE VIE DE MINEUR EN POESIE

Au moment où les derniers témoins disparaissent, il est important de ne pas oublier ce qu'a été leur vie.
Henri RAIMBAUT nous la raconte en poésie .
Nous vous recommandons,vivement, de lire les poémes qu'il consacre à la corporation minière :

http://perso.orange.fr/henri.raimbaut

vendredi 5 mars 2010

Méricourt 62680 Fosse 3 le feu au coeur de Cécile

En mars 1906, à Méricourt -corons, les ouvriers mineurs de la fosse 3 sont inquiets le feu est dans la mine.
Il est situé dans un quartier de la veine Cécile dont l'exploitation est terminée, le feu couvait dans un vieux tas
de bois. Sous la conduite d'un porion, rapidement, est dressé un barrage de terres et de cailloux.
On y travaille toute la journée du 6 mars et les jours suivants.
Le délégué mineur Pierre Simon dit Ricq signale que la construction de barrages ,anti-feu, n'était pas susceptible de régler le problème et qu'elle comportait de graves dangers compte tenu que le retour d'air était
obstrué. Ses avertissements sont confimés par d'autres ouvriers mineurs .




Récit d'un ouvrier occupé à combattre le feu de la veine Cécile. Le délégué, Pierre Simon dit Ricq, communique le récit suivant :

Journée du 6 mars 1906 ( déposition de l'ouvrier  Joly )

"... depuis ma jeunesse j'étais occupé comme raucheur à la fosse n° 3 . Ce jour là, j'étais occupé à raucher
la maître voie de la veine Cécile, lorsque vers 23heures le surveillant Goutière Adolphe vint me dire :
" Vite Joly il y a le feu dans le retour d'air de la veine Cécile à l'étage 326 ". Je suis parti avec les surveillants
Louis Bauduin, Désiré Lefebvre, et Henri Manouvrier, et nous sommes arrivés au feu .
Tout d'abord j'ai remarqué qu'il y avait un bout de voie à gauche et qu'en face du feu se trouvait un tas de vieux bois qui brulaîent. Aprés avoir examiné l'incendie et envisagé les moyens de l'éteindre, nous nous sommes couchés sur le sol pour arracher les bois en flammes; nous n'avons pu en arracher qu'une vingtaine et ils furent placés derrière nous par un ouvrier nommé  Lobel .
Vers 2 heures du matin, le chef porion Hayez vint nous voir, nous fit abandonner l'incendie, nous fit descendre plus bas où il nous fit faire un barrage ou stoupet avec de la terre de fosse. Ce barrage avait environ 3, 50 m d'épaisseur et fut établi dans le retour d'air de la veine Cécile .
A 6 heures du matin il était fini . Je suis remonté au jour ".

Journée du 7 mars 1906 ( déposition de l'ouvrier Joly )

"..Je suis descendu à 14 heures , à l'étage 280 , commandé pour aller au feu de Cécile. Une équipe avait été
employée le matin. Les ouvriers de cette équipe avaient fait un barrage de cailloux et d'argile.
Nous en commençons un nouveau tout contre. Voici de quelle façon ce massif fut fait :
on commença à faire une fondation d'environ 30 cm dans le sol pour établir la maçonnerie. Ce massif avait
80 cm d'épaisseur et fut fabriqué avec des briques et du mortier à la chaux.
Vers 18 heures nous étions pris de violents maux de tête et de vomissements,on nous fit remonter au jour, car nous étions à demi-asphysiés. Les fumées se dégageaient tellemement que nous ne pouvions tenir debout.









Journée du 8 mars 1906 ( déposition de l'ouvrier Joly )

Je suis descendu à 14 heures nous sommes retournés au feu . La maçonnerie que nous avions commencé la
veille était terminée. Comme les ingénieurs et autres chefs avaient jugé que le massif au barrage n'auraient pu
avoir assez de résistance ils l'avaient poussarder (renforcer) de la manière suivante :
ils avaient fait placer deux poutres en fer verticalement contre la maçonnerie, ces deux poutres étaient maintenues par deux poussards en bois de chêne.
Puis on a prolongé la maçonnerie de 4m. sur la droite et de 4m. sur la gauche du sol au toit , car l'on s'apercevait qu'l sortait des fumées du sol et du toit. Il se formait des fissures au massif nouvellement construit
On commença par boucher ces fissures avec de l'argile délayée, mais cela ne suffisant pas, on employa le
ciment. Une odeur de gaz d'éclairage commençait à se faire sentir et nous donnait à nouveau des maux de
têtes. Depuis le jour que j'ai travaillé au feu, j'ai toujours travaillé avec des lampes à feu nu. Nous avons terminé la journée à boucher ces fissures .

Journée du 9 mars 1906 ( déposition de l'ouvrier Joly )

Nous sommes descendus à l'étage 280 à 14 heures. Nous avons été commandés pour aller maçonner les
portes d'écuries. Comme c'était le même corps de veine on apercevait des fumées se dégageant par des
fissures dans l'interieur de l'écurie.
Le poste du matin avait monté une maçonnerie à 20 m. de l'écurie. Ce barrage avait une hauteur de 3 m.
Un tuyau d'air comprimé avait été placé à l'endroit du travail afin de chasser les fumées incommodantes.
Nous avons bouchés tous les trous, sur l'ordre des ingénieurs, avec de l'argile et du ciment.
Je suis remonté à 23 heures .

Journal  L'ACTION SYNDICALE mars 1906

ORGANE DES  TRAVAILLEURS  - Peuple guéris-toi des individus, fais tes affaires toi-même


mardi 2 mars 2010

MERICOURT 62680 rue de la Gare


Aujourd'hui disparue ( dommage) la gare de MERICOURT-Village fut mise en service en 1908.
MERICOURT-Village et la cité du MAROC étaient des secteurs séparés par la ligne SNCF Lens-Brebières . Le tracé, de cette ancienne voie ferrée, a été remplacé par une "voie rapide" se branchant sur
l'autoroute A1 .
Cette voie rapide, néanmoins limitée, sépare, encore et toujours notre centre ville et de la cité du MAROC .

MERICOURT rue de la Gare, ses habitants en 1954.

DELAUTRE - LAGAIZE
BOQUILLON - BIRANDAUT
DEHAY - HECQUET
MASSIN - CALONNE