mardi 3 octobre 2017

Méricourt 62680 Arleux- en- Gohelle lettre d'un soldat Allemand

En 1935, l'association des vétérans juifs d'Allemagne ( Reichsbund judischer Fronsoldaten ) a publié une collection de lettres écrites sur le front entre 1914 et 1918. Les textes émanent de juifs allemands morts au combat. L'objectif de cette association était de lutter, grâce à ce livre,contre un antisémitisme en forte augmentation. Mais en 1935, il était devenu impossible d'honorer les soldats juifs de la première guerre mondiale.

L'auteur de la lettre qui suit est Heinrich Kohn.  Etudiant en en droit né le 26 mars 1894 à Stuttgart, il était lieutenant dans le 2ème régiment d'infanterie de réserve, titulaire de la Croix de fer et de la médaille pour le mérite de Bavière; il est tombé le 26septembre 1918 à Sivry-sur-Meuse. Au début du mois d'octobre 1914 ls troupes bavaroises, dont Kohn faisait faisait partie avaient conquis Douai, Neuvireuil, Bois-Bernard, Méricourt  ensuite elles avancèrent vers  Vimy. En 1915 le régiment de Kohn lutta dans ce secteur.

Arleux-en-Gohelle 20/02/1915

(...) Alors que je parcourais la tranchée qui resplendissait dans le soleil couchant, je remarquai  pour la première fois à dire vrai  la splendeur de ce coin de terre sur lequel depuis de mois une guerre absurde a imprimé un indicible malheur. En toute innocence, la campagne riait, les champs brillaient sous les rayons du soleil  printanier, les gracieuses hauteurs du Mont-Saint-Eloi émergeaient dans le lointain   nimbé d'un voile  (...)



                                                 Les tours du Les tours du Mont-Saint-Eloi
     
                                                
Et pourtant, année après, le paysan poussant sa charrue tombera à chaque pas sur les ossements des morts, d'innombrables projectiles devront être exhumés et confié aux démineurs; et pourtant le sol alentour est comme ensemencé de cuivre, de nickel et de plomb, et le champ miroitant jonché de cadavre rouges et bleus en décomposition ; et pourtant le Mont-Saint- Eloi est hérissé de batteries françaises d'où pleuvent chaque jour sur nous les grenades tant redoutées. C'était un spectacle très singulier, profondément émouvant (...).

                                                             Grenade dans les labours
Sources  Gauheria

2 commentaires:

  1. il fallait faire attention ou passait la charrue bises

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  2. C'est cette "humanité" qui fait que l'on voit au-delà des guerres et de la violence... et que l'on peut continuer à vivre...

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